Le rapport AR5 du GIEC publié au printemps dernier est formel : selon les modélisations, nous devons collectivement atteindre notre pic d’émissions carbone avant 2025 afin de limiter le réchauffement climatique à 2°C, ce qui dépasse déjà largement les engagements pris lors de l’Accord de Paris en 2015. Il faut agir maintenant.
Dans ce contexte, il est encourageant de voir que 2021 a été une année record pour l’investissement cleantech tant en France que dans le reste de l’Union Européenne : près d’€1,9 Mds investis en France, près de €11 Mds dans l’Union Européenne. Bien que les marchés financiers ne favorisent pas traditionnellement le développement de technologies de rupture vertes, il est indéniable que nous sommes dans un moment de transformation de la finance verte pour le meilleur.
« Le sujet climat intéresse très nettement de plus en plus d’investisseurs. Les tours de table en capital d’amorçage et en série A ont été plus importants ces trois dernières années. Le contexte actuel fait craindre des valorisations moins élevées, mais elles ne remettent pas en cause une dynamique désormais bien enclenchée. »
En France, ce record d’investissement vient récompenser une politique de long terme pour encourager l’innovation : le pays compte aujourd’hui plus de 25licornes (start-ups dont la valorisation dépasse €1 Mds) dans les domaines« softs ». Il s’agit maintenant d’encourager un pareil effort et une pareille réussite dans la cleantech !
Les investisseurs en capital-risque français jouent un rôle majeur dans ce domaine : Demeter IM, Eurazeo, BNP Paribas, Via-ID, le Crédit Agricole, 360 Capital Partners, Daphni, SuperNova Invest, GO Capital, Partech Ventures et Elaia Partners sont les investisseurs privés qui contribuent le plus à l’innovation verte. Un rôle essentiel est également joué par les investisseurs publics comme le SGPI (à travers le plan d’investissement France 2030), Bpifrance et la Banque des Territoires.
On remarque néanmoins l’absence d’investisseurs privés européens en capital-risque et une faible présence des grandes entreprises françaises dans les tours d’investissement de start-ups cleantech nationales. Ces absences contribuent à expliquer le retard de la France par rapport à ses voisins européens : en Allemagne, €3,4 Mds ont été investis en 2021, et au Royaume-Uni cette somme s’élève à €3,9 Mds.
« Nous ne sommes pas encore à l’étape suivante, celle qui verra opérer un changement du cadre de référence pour passer des ‘investissements dans les cleantech’ aux ‘investissements compatibles avec les trajectoires de décarbonation à horizon 2050’. Ce changement rendra le sujet environnemental transverse à toutes les industries comme l’est aujourd’hui le numérique. »
La cleantech française est à un moment historique, et elle a un rôle majeur à jouer pour respecter nos engagements climatiques. Aidons-la à atteindre son potentiel en intensifiant les investissements publics et privés dans les solutions concrètes de décarbonation !
Lisez le rapport complet de Cleantech for France ici.
And its executive summary in English here.