Le terme de sobriété est omniprésent dans le débat public depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notamment en raison des conséquences importantes de ce conflit sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe et de la France. En période de tension énergétique, notamment pendant l’hiver, il faudra diminuer notre consommation personnelle comme nationale, et donc faire preuve de sobriété.
Au-delà de cette crise énergétique, la crise climatique avait déjà fait apparaître ce concept : le troisième volet du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) publié le 4 avril 2022 était consacré à la diminution de la demande d’énergie et de services comme facteur d’accélération de l’atténuation du dérèglement climatique. Parallèlement, la population est de plus en plus sensibilisée aux enjeux de sobriété, comme le montrait déjà une étude de l’ADEME en 2019.
Réduction des déplacements, baisse de la consommation, attention à la réparabilité et à la durabilité de ses achats, augmentation de l’efficacité énergétique de nos usages, la sobriété a de nombreux visages. Pour autant, elle a un objectif principal : la réduction de la consommation d’énergie et de ressources, et la réduction des émissions de CO2 . Il existe dans le champ des cleantech de nombreuses innovations permettant une plus grande sobriété à travers tous les pans de l’économie : certains leaders de la cleantech française en sont la preuve.
« Dans de nombreux pays, les politiques publiques ont amélioré l’efficacité énergétique, réduit la vitesse de la déforestation et accéléré le déploiement de technologie, menant à des émissions évitées, et parfois négatives ».
Dans le secteur du bâtiment, des cleantech françaises sont des facteurs majeurs de sobriété. Pour la production de ciment et de béton, représentant à elle seule une part non négligeable des émissions de CO2 de la France, Ecocem a développé un ciment bas clinker permettant d’émettre 45 fois moins de CO2 que les matériaux classiques. Deepki propose une solution permettant d’améliorer le bilan carbone dans l’immobilier grâce à la collecte et à l’analyse des donnée. Ce ne sont que deux exemples, et il y en a de nombreux autres dans les domaines de la rénovation, des matériaux, des pompes à chaleur, etc.
Dans le secteur des transports et de la mobilité, des innovations dans la production, la longévité et la recyclabilité batteries pour les véhicules électriques (Verkor) comme dans la production et les usages de l’hydrogène renouvelable pour les véhicules lourds permettent de réduire drastiquement la consommation d’énergie fossile, et donc de réduire les émissions de CO2 du secteur. Par ailleurs, des start-ups comme Blablacar ou Ecov facilitent la généralisation du covoiturage, réduisant ainsi le nombre de véhicules sur les routes.
Dans le secteur de l’agriculture, Ynsect permet d’envisager un secteur agro-alimentaire plus sobre grâce à l’utilisation d’insectes pour l’alimentation animale et humaine. Un certain nombre de start-ups développent des systèmes de monitoring et d’intrants naturels permettant aux agriculteurs de réduire leur usage d’intrants chimiques et de pesticides et herbicides, comme Gaïago.
« Les solutions innovantes qui permettent d’éviter les émissions de CO2 ne sont pas valorisées. Elles doivent l’être si on veut atteindre la neutralité carbone ».
Plus généralement, de nombreuses cleantech proposent des solutions pour améliorer l’efficacité énergétique à travers différents champs de l’économie, encourageant ainsi la sobriété énergétique dont nous avons absolument besoin. Certaines start-ups comme Backmarket proposent des solutions simples d’économie circulaire, permettant de réduire drastiquement notre utilisation d’énergie et de ressources dans notre consommation. Enfin, à travers tous les champs de l’économie, des start-ups développent des énergies renouvelables permettant de diminuer notre dépendance aux énergies fossiles et nos émissions de CO2.