Un rebond sous tension - Briefing T2 2025

Le premier semestre 2025 a plongé le monde dans l’incertitude, marqué par l’offensive commerciale tous azimuts et le backlash climatique orchestrés par les États-Unis. Si la Chine et l’Europe en sont les principales cibles, aucun pays n’est épargné. Nous assistons en direct à une redéfinition de l’ordre économique mondial. Dans ce contexte, la France et l’Europe doivent transformer l’instabilité en levier stratégique. Modèle contre modèle.

Dans ce contexte mouvant, le secteur des cleantech en France a connu un rebond notable au deuxième trimestre, après un premier trimestre en net recul. Les montants levés retrouvent des niveaux comparables à 2024, mais la prudence domine : les capitaux se conceLe premier semestre 2025 a plongé le monde dans l’incertitude, marqué par l’offensive commerciale tous azimuts et le backlash climatique orchestrés par les États-Unis. Si la Chine et l’Europe en sont les principales cibles, aucun pays n’est épargné. Nous assistons en direct à une redéfinition de l’ordre économique mondial. Dans ce contexte, la France et l’Europe doivent transformer l’instabilité en levier stratégique. Modèle contre modèle.

Dans ce contexte mouvant, le secteur des cleantech en France a connu un rebond notable au deuxième trimestre, après un premier trimestre en net recul. Les montants levés retrouvent des niveaux comparables à 2024, mais la prudence domine : les capitaux se concentrent sur les tours de table late stage, avec des montants deux fois supérieurs à ceux du T1 2024, tandis que le nombre de deals est divisé par deux. L’early stage, pourtant clé pour l’innovation, recule fortement.

Ce mouvement confirme qu’on ne peut rester au milieu du gué. Il est urgent que la France et l’Europe mobilisent des mesures claires pour orienter l’investissement privé vers les technologies propres souveraines et les ériger en pilier de notre compétitivité. Ces mesures doivent à la fois dé-risquer les investisseurs, envoyer des signaux clairs sur la demande et protéger notre marché de pratiques déloyales.

Face aux politiques offensives des États-Unis et de la Chine à coups de subventions massives et de préférence locale, la France et l’Europe doivent à leur tour inscrire la préférence européenne et le contenu local au cœur de leur stratégie industrielle. Trois bénéfices sont en jeu : ancrer la valeur ajoutée en Europe, créer des emplois durables, et sécuriser les débouchés industriels pour attirer les capitaux privés.

Cela doit impérativement être accompagné d’une politique commerciale assertive. La guerre commerciale sino-américaine a déjà entraîné une hausse des importations chinoises de 12% entre mai 2024 et mai 2025, alors qu’elles ont chuté de 34,5% aux Etats-Unis. Mais la soumission désastreuse de l’Europe aux Etats-Unis affaiblit notre capacité d’imposer des contreparties à la Chine.

Alors que la France et l’Allemagne semblent vouloir relancer une dynamique européenne, il faudra dépasser les divergences et les contraintes budgétaires. Avec un plan d'économies de plus de 40 milliards d'euros annoncé pour le prochain budget, l'heure est à la relance de la production en France. L’industrie verte et les cleantech jouent déjà un rôle moteur dans cet effort national, avec l'ouverture de plus de 70 usines depuis 2022 et une contribution de plus de 50 % des usines ouvertes en 2024.

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