Les écosystèmes cleantech régionaux : acteurs majeurs de la décarbonation

La réindustrialisation verte de la France présente, au-delà de ses intérêts climatiques évidents, des intérêts économiques majeurs sur l’ensemble du territoire français.

 

En effet les bassins industriels traditionnels en France ont été marqués par l’impact négatif de la désindustrialisation depuis plusieurs décennies : pertes d’emplois, fermetures d’usines, perte d’attractivité de la région. En relocalisant et en adaptant l’industrie française, ce sont donc des régions entières qui sont revitalisées tout en favorisant des circuits plus courts. Hydrogène vert (McPhy, HRS, Lhyfe), ciment décarboné (Ecocem), batteries (Verkor), chimie verte (Afyren), recyclage (Paprec) : l’innovation verte est multiple dans l’industrie, et a une capacité inégalée de réduction durable de l’empreinte carbone de la France. La réindustrialisation verte se fera, et se fait déjà, avant tout par ces régions dans lesquelles sont concentrées les infrastructures et les savoirs indispensables à la production industrielle.

 

« L’implication et l’engagement des industriels sont indispensables au succès du passage à l’échelle des cleantech. »
Olivier Bordelanne, PARTNER, DEMETER

 

Entre 2012 et 2021, 38% de l’investissement cleantech en valeur s’est fait en-dehors de la région Ile-de-France. Parmi les régions principales pour l’investissement cleantech, la région Auvergne-Rhône-Alpes et la région Occitanie sont particulièrement importantes avec respectivement 12% et 10%. La région Hauts-de-France et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur reçoivent respectivement 5 % et 4% de l’investissement sur la période.

 

« L’objectif est d’être compétitif et d’exporter nos solutions, tout en gardant en tête l’aspect essentiel des territoires. Nous y sommes ancrés. »
Luc Poyer, PRESIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION, MCPHY

 

En nombre d’investissements, le constat est à peu près le même : 12 des 13 régions métropolitaines ont reçu des investissements cleantech sur la période, indiquant encore l’implantation territoriale de ces technologies. On remarque également que parmi les 5 plus gros investissements de chaque catégorie (Seed, Série A, Série B et Growth Equity), les start-ups implantées en région jouent un rôle important, avec des investissements majeurs comme celui de Verkor (€100 millions en Auvergne-Rhône-Alpes) ou d’EasyMile (€56 millions en Occitanie).

 

La réindustrialisation verte ne peut se faire sans coopération au niveau européen, national et régional. Tous les acteurs (grands groupes industriels, innovateurs, investisseurs, décideurs publics) doivent être mobilisés afin de mener à bien cette évolution nécessaire, tout en respectant les normes environnementales et sociales françaises et européennes, pour limiter la pollution, les émissions de gaz à effets de serre et l’artificialisation des sols. Un écosystème vertueux doit être mis en place, permettant d’accompagner les innovateurs au cours de leur installation et d’accélérer les délais d’autorisation pour les projets de décarbonation, afin de faire des bassins industriels français des pionniers de la cleantech.

 

Lisez le rapport complet de Cleantech for France ici.

And its executive summary in English here.